Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
Maîtrise en anthropologie (et doctorat en route!)
Une approche personnalisée est primordiale pour favoriser la réussite des étudiants autochtones. Il faut comprendre leur réalité pour bien les accompagner. Moi, je suis originaire de la communauté atikamekw de Wemotaci.
Je travaille à l’université depuis 2009. Au départ, je collaborais au développement des cours et programmes en lien avec les peuples autochtones. Dans notre région, beaucoup de travailleurs côtoient les Premières Nations. Ils peuvent maintenant suivre un certificat ou microprogramme en études autochtones afin de développer des compétences pertinentes.
Actuellement, je travaille à brosser le portrait de l’expérience autochtone à l’université. J’interroge les étudiants sur leur parcours et leurs perceptions. Je me penche aussi sur le processus de médiatisation des cours, peu importe leur clientèle cible.
Même si la formation à distance comporte des défis, Internet pourrait faciliter l’accès aux études supérieures pour les gens des Premières Nations, qui hésitent souvent à s’exiler en ville pendant des années. Une jeune Crie qui entre à l’université prend une décision qui implique plus qu’elle-même. Souvent, elle arrive à Val-d’Or avec toute sa famille.
D’habitude, environ 50 autochtones fréquentent le pavillon des Premiers Peuples sur le campus. En 2016, ils sont 18. Auparavant, les coupes en éducation avaient entraîné l’abolition de postes de professionnels rattachés aux services autochtones. J’y vois une certaine relation de cause à effet, puisque ces gens travaillent notamment au recrutement et à l’organisation d’événements.
Parallèlement à mon travail, je suis chargée de cours à l’UQAT et à l’UQAM. Et je termine une thèse de doctorat en sciences de l’environnement sur le rôle des femmes atikamekws dans la gouvernance du territoire et des ressources naturelles.
NDLR: Depuis la rédaction de ce texte, Suzy Basile est devenue professeure à l’École d’études autochtones de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue.